Les troubles mentaux n’empêchent pas la résiliation d’un bail pour troubles de jouissance

CA de Paris, 15 mai 2018, n°17-01663

Madame est locataire d’un logement social et déclenche à deux reprises des départs de feu entraînant l’intervention des pompiers et de la police, une coupure de gaz et une grande inquiétude de certains voisins ne pouvant accéder temporairement à leur logement. Le bailleur l’assigne en résiliation de bail pour troubles de jouissance, résiliation approuvée par le juge qui prononce son expulsion. Madame fait appel en précisant qu’elle souffrait à l’époque de troubles mentaux pour lesquels elle a été soignée et que la situation s’est normalisée.

La Cour d’appel estime qu’il « ne ressort pas du certificat médical que tout risque de réitération des faits est désormais exclu », que Madame « a mis en péril la sécurité de l’ensemble des occupants [en contrevenant] de manière particulièrement grave à l’obligation de jouissance paisible des lieux loués ».

La Cour constate donc que la résiliation judiciaire du bail est justifiée, « nonobstant l’absence de réitération des faits et les troubles mentaux ».